Alors que les Emirats Arabes
Unis, au nombre de sept, ambitionnent de devenir le principal
centre financier du MoyenOrient, le Ras Al Khaimah
(RAK) a déjà pris une certaine
avance puis qu’il s’est vu décerner le titre de «meilleure zone
franche du Moyen-Orient» dans
le classement établi par Global
Banking & Finance Review en
2014. L’évolution de cet émirat
qui compte moins de 500.000
habitants est fulgurante. Comme
le soulignait Peter-Michael
Schuster, directeur général de
RAK Investment Authority
(RAKIA), en 15ans, Ras Al Khaimah est devenu le plus gros fabriquant de céramique au
monde et occupe une place de
leader dans la fabrication de ciment. L’émirat comptant parmi
les places industrielles les plus
«efficaces», nombre d’entreprises
sont venues s’y installer – les
suisses Franke (machines à laver)
et Falcon International (DVD
Blue Ray) si bien qu’aujourd’hui
l’émirat compte environ 10.000
International Business Corporations (IBC est le terme consacré
pour désigner les sociétés offshore dans un certain nombre de
juridictions) enregistrées dont
7000 sont actives. C’est ce qui
permet à Peter-Michael Schuster
d’affirmer: «le Ras Al Khaimah
représente une économie réelle.
Cela n’est pas seulement un paradis fiscal»!
Il est vrai qu’au chapitre des
contributions, il représente une
véritable oasis: aucune taxe n’est
prélevée sur les sociétés, ni sur les
revenus qui peuvent être rapatriés
dans leur intégralité sans restriction aucune. Et, côté sociétés, il
n’existe aucune exigence en matière de comptabilité ou de publication de rapport d’activité. Il n’y
a pas de registre public publiant
le nom des dirigeants d’une société. Il suffit de 24 heures pour
ouvrir une entreprise offshore. En
résumé, comme le soulignait
Arash Masom, directeur de SFM
Corporate Services, spécialiste genevois de la création et de la gestion de sociétés offshore, RAK, à
l’instar des autres émirats, «représente une plate-forme financière
et de délocalisation idéale». En effet, à leur dynamisme, les Emirats
Arabes Unis ajoutent une certaine solidité financière: ils sont
notés A/A- par Standard & Poor’s
et A par Fitch!
En outre, malgré une fiscalité de
type homéopathique, RAK ne figure pas sur la liste noire de
l’OCDE. Et cela ne risque guère
de se produire si l’on en croit Garrik R. Aird, consultant auprès de
RAKIA. Chargé de remodeler et
de renforcer la juridiction existante, il entend «casser le moule
des systèmes traditionnels de
type British Virgin Islands».
Comme il le précise: «en tant
qu’utilisateur de plus d’une centaine de juridictions différentes,
j’ai pu me faire une bonne idée
de leurs défauts. Je pense que
l’avenir appartient à de nouveaux
systèmes essentiellement onshore mais qui possèdent les qualités du offshore». Garrik R. Aird
est d’ailleurs en phase de finaliser
le projet de fusionner les deux registres onshore et offshore de
l’émirat et promet que tout sera
en place pour le 1er janvier 2016.
Et de conclure: «Nous ne voulons
ni être Dubaï, ni Abou Dabi.
Nous voulons rester flexibles, favorables aux utilisateurs, efficaces et discrets. Le cadre légal,
la structure et les personnes sont
prêtes pour lancer l’organisation
qui permettra à RAK de devenir
le meilleur endroit et celui qui est
le plus sûr pour placer ses
avoirs.»
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